Les éditions du chien errant est une maison d'édition associative spécialisée dans la publication d'auteurs inconnus, morts ou disparus, écrivains de l'ombre, photophobiques, vocation de sous-mariniers.
Le caractère furtif et quasi clandestin de ses auteurs constitue en quelque sorte, le secret de fabrication des editions du chien errant. Les bénéfices réalisés sont reversés à des associations de protection de la nature.
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"Esprit fantasque, peut-être irrationnel, Xavier Moreno n’entend pas le phénomène de substitution dont il a fait l’objet comme la conséquence d’un malentendu, d’une coïncidence ou même d’une imposture. On le répète, l’homme qui lui a ravi la place ne suscite chez Xavier Moreno aucune antipathie. Nul désir de vengeance. Comme s’il avait trouvé en la personne de son homonyme une sorte d’alter ego, il imagine une relation complémentaire et volontiers symétrique, une agréable symbiose. Cela a-t-il à voir avec son talent d’imitateur, ce don authentiquement caméléonesque qui faisait, jadis, la joie de ses copains d’école ? S’il n’avait été si fainéant, il aurait fait carrière dans le cinéma."
"Un musée dans un bateau, mais quelle idée ? Simple reconversion, apprendrait-il un peu plus tard, conséquence logique d’une modification dans l’ordre des priorités depuis que l’accès à la mer avait été abandonné au profit des aérogares. Dès lors, les bateaux hâtivement construits s'étaient retrouvés sans utilité, la plupart dépérissant le long des routes, sur calle ou couchés sur le flanc, comme des oiseaux ankylosés ayant raté leur migration. "
90 pages ISBN 9791097644376
8,5 euros
" L’ingénieur Malasaña a gardé de sa jeunesse sportive, l’allure ascétique et les muscles fibreux, le regard sur le qui-vive guettant le starter. En revanche, il en a complétement perdu l’esprit de compétition. L’inquiétude et la préoccupation ont façonné sur son front et aux coins des yeux, des rides profondes. D’aucuns disent qu’il est dépressif – en particulier, sa femme et un ami d’enfance croisé par hasard – bien qu’il le nie farouchement. Et du reste, ce genre d’assertion le met en colère, provoquant un affermissement inattendu de son caractère, comme un démenti ou même un antidote. Le fléchissement survient généralement un peu plus tard, sous la forme d’une hypersomnie et de la plus complète anhédonie. "
"Gisant sur le sol poussiéreux, il aimerait vérifier dans sa poche, la présence de ses cigarettes et de la boite d’allumettes. Parfois, il les oublie sur la table du restaurant entre la tasse à café et les restes de pain dont il extrait minutieusement la mie pour en faire des boulettes aux oiseaux.
Il a dû s’assoupir et lorsqu’il se réveille, il est seul ou presque, abandonné sur le sol. Il n’a pas remarqué le tintamarre de l’ambulance qui emmenait l’autre à l’hôpital. On l’a retiré, embarqué hors de sa vue. Peut-être est-il mort tout simplement. "
Un observateur attentif et soucieux des détails se serait étonné de la démarche assurée d’un Octavio Marinelli qui allait droit au but. Auparavant, il avait le pas lent et presque résigné. A chaque croisement, il semblait hésitant, comme s’il pensait encore faire demi-tour. L’incident de la veille aurait-il provoqué chez Octavio Marinelli une réaction aux effets inattendus, la cristallisation soudaine d’une ambition jusqu’ici velléitaire ?
112 pages
9,5 euros
Une simple disparition
Ensuite, il avait pris son stylo-bille, sorti son bloc-notes et allumé une cigarette. La main absolument immobile, pas un mot, pas une lettre ni-même une rature n’apparaissait sur le papier. Et puis, soudain, la main comme libérée avait commencé à s'agiter. L’article s’écrivait sous sa plume qui semblait mue par une force mystérieuse. Il l’avait transmis directement à la rédaction par téléphone"
110 pages
9,5 euros
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" Ici, peu se souvenaient encore de l’homme encore jeune qui hantait de sa présence incertaine, les sous-sols de l’Excelsior. Discret jusqu’à l’insignifiance, personne ne l’avait vu vieillir au point d’aboutir à ce petit bonhomme tout sec et ridé, les mains arthritiques et tordues, les yeux rougis, minuscules sous les verres grossissants de ses lunettes en écailles, le costume strict sans aucune grâce, de plus en plus minutieux, le sens du détail jusqu’à la mesquinerie, impatient, autoritaire, un rien despotique… Le sourire, comme une grimace, pour souligner la vacherie du propos… " Je crains que vous ne fassiez encore erreur, Mr le rédacteur… »
150 pages
9,5 euros
"" Fulgensio porta le premier coup. Le géant émit un grognement sourd et blêmit. Il chancela. A ce moment, il sembla que le combat n’aurait pas lieu. Dix secondes de flottement. Fulgensio perdit là son occasion et son adversaire se jeta sur lui en titubant. Le grec avait la faveur des encouragements mais le vieux Fulgencio en recevait aussi sa part. « Tue-le ! » criaient les uns, « Achève-le ! » s’époumonaient les autres. Pauvre Fulgensio ! L’alcool décuplait son courage mais pas ses forces. Une fois qu’il l’eut mis à terre, le grec le frappa méthodiquement. On aurait pu entendre craquer les os sous les coups. Fasciné par le spectacle, les hommes autour avaient laissé faire.
Le lendemain matin, on l’avait retrouvé mort, le vieux Fulgensio, à côté de son camion qui achevait de brûler. "
130 pages
9,5 euros
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